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Fiche pratique

Perquisition

Vérifié le 23/09/2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

La perquisition est une mesure d'enquĂȘte qui consiste Ă  rechercher des preuves de toutes sortes dans un lieu privĂ©. La procĂ©dure est encadrĂ©e et se dĂ©roule sous le contrĂŽle d'un officier de police judiciaire ou d'un juge. Les rĂšgles sont diffĂ©rentes pour les perquisitions visant certains locaux, en matiĂšre de crime organisĂ© et de terrorisme. Elles concernent notamment les horaires, la prĂ©sence et l'accord de la personne visĂ©e, la saisie des preuves, l'assistance d'un avocat.

La perquisition est la fouille d'un lieu privé par des personnes habilitées par la justice, dans le but d'y trouver des preuves d'une infraction (documents, objets ou fichiers informatiques). La perquisition n'est pas une remise volontaire de piÚces aux policiers et gendarmes : elle est un acte contraignant de la police ou de la gendarmerie.

La perquisition concerne les lieux suivants :

  • Locaux d'habitation (domicile du suspect, d'un complice prĂ©sumĂ© ou d'un tĂ©moin)
  • Annexes de locaux d'habitation (garage, box, etc.)
  • Locaux d'une entreprise ou d'un service public (bureaux, entrepĂŽts, etc.)
  • Locaux professionnels d'un avocat, d'un mĂ©decin, d'un notaire ou d'un huissier

La procĂ©dure Ă  suivre pour dĂ©clencher la perquisition dĂ©pend de la nature des locaux Ă  visiter et du type de juge qui dirige l'enquĂȘte principale.

    • Le procureur de la RĂ©publique dirige l'enquĂȘte de flagrance et l'enquĂȘte prĂ©liminaire. Lors de ces enquĂȘtes, la police ou la gendarmerie n'a pas besoin d'une autorisation Ă©crite du procureur pour engager une perquisition. Mais ils doivent lui rendre compte du rĂ©sultat.

      La perquisition peut ĂȘtre menĂ©e par des policiers ou des gendarmes, mais sous le contrĂŽle d'un officier de police judiciaire (OPJ) prĂ©sent sur les lieux. La qualitĂ© d'OPJ permet Ă  l'agent qui la dĂ©tient de diriger des enquĂȘtes. Il peut donc s'agir d'un policier ou d'un gendarme. Il doit rendre compte du rĂ©sultat de la perquisition au procureur.

       Attention :

      la fouille d'une voiture (hors véhicules d'habitation comme un camping-car) n'est pas considérée comme une perquisition et relÚve d'autres rÚgles.

    • Le juge d'instruction dirige l'information judiciaire. Lors de cette enquĂȘte, la police ou la gendarmerie doit avoir son autorisation Ă©crite pour pouvoir mener toute perquisition. On parle d'une commission rogatoire.

  • La perquisition du cabinet ou du domicile d'un avocat doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e directement par un juge et non par la police ou la gendarmerie.

    Le bĂątonnier ou son dĂ©lĂ©guĂ© doit Ă©galement ĂȘtre prĂ©sent. Les saisies ne peuvent pas concerner des faits sans rapport avec l'enquĂȘte en cours.

    Cette procédure s'applique aux perquisitions visant les locaux de l'ordre des avocats ou des caisses de rÚglement pécuniaire des avocats. Elle concerne aussi le cabinet ou le domicile du bùtonnier.

  • La perquisition des locaux d'un mĂ©dia ou le domicile privĂ© d'un journaliste ou son vĂ©hicule professionnel doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e directement par un juge. La perquisition ne peut pas avoir pour but l'identification d'une source, ni retarder ou empĂȘcher la diffusion de l'information.

  • La perquisition du cabinet d'un mĂ©decin, Ă©tude d'un notaire ou d'un huissier doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e directement par un juge. Le responsable de l'ordre ou de l'organisation professionnelle concernĂ© doit ĂȘtre prĂ©sent.

  • La perquisition des locaux abritant des Ă©lĂ©ments couverts par le secret de la dĂ©fense nationale doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e directement par un juge, en prĂ©sence du prĂ©sident de la Commission du secret de la dĂ©fense nationale ou de son reprĂ©sentant.

  • La perquisition des locaux d'un tribunal ou du domicile d'un juge doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e directement par un juge. De plus, la perquisition doit se dĂ©rouler en prĂ©sence du premier prĂ©sident de la cour d'appel ou du premier prĂ©sident de la Cour de cassation ou de son reprĂ©sentant.

Une perquisition doit commencer entre 6h et 21h. Une perquisition commencée avant 21h peut se finir aprÚs cette heure.

En cas d'infraction liĂ©e Ă  la criminalitĂ© organisĂ©e, au terrorisme, ou au trafic de stupĂ©fiants, une perquisition peut dĂ©buter avant 6 h et aprĂšs 21h. Cet acte d'enquĂȘte s'appelle une perquisition de nuit.

La procĂ©dure peut ĂȘtre annulĂ©e si les policiers et les gendarmes n'ont pas d'autorisation Ă©crite et motivĂ©e. Cette autorisation est dĂ©livrĂ©e par le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention, Ă  la demande du procureur de la RĂ©publique lors d'une enquĂȘte prĂ©liminaire ou de flagrant dĂ©lit. Au cours d'une information judiciaire, elle est dĂ©livrĂ©e par le juge d'instruction via une commission rogatoire.

L'occupant est celui qui habite ou travaille dans le lieu concerné (le locataire et non le propriétaire bailleur par exemple). Pour les locaux d'une entreprise, c'est le dirigeant qui est considéré comme occupant.

  À savoir

si la perquisition vise un enfant mineur qui vit au domicile de ses parents, ce sont ces derniers qui doivent donner leur accord. En l'absence des parents, l'OPJ doit désigner 2 témoins majeurs.

Flagrant délit

L'accord de l'occupant n'est pas obligatoire. L'officier de police judiciaire (OPJ) peut employer la force pour entrer.

La perquisition se dĂ©roule en prĂ©sence de l'occupant mais ce dernier peut ĂȘtre absent.

Si l'OPJ arrive à contacter l'occupant absent, il l'invite à désigner un représentant de son choix.

Si l'OPJ ne peut pas joindre l'occupant absent, il choisit lui-mĂȘme 2 tĂ©moins majeurs en dehors des policiers ou gendarmes relevant de son autoritĂ© administrative. Ces personnes peuvent donc ĂȘtre d'autres policiers ou gendarmes.

Ces tĂ©moins peuvent ĂȘtre des voisins, des passants... Ils doivent accepter sous peine d'une amende de 150 €.

EnquĂȘte prĂ©liminaire

L'accord doit obligatoirement ĂȘtre donnĂ© par Ă©crit par l'occupant.

Il existe une exception pour les infractions punies de plus de 3 ans de prison. Si les nĂ©cessitĂ©s de l'enquĂȘte l'exigent, le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention (JLD) peut autoriser une perquisition sans l'accord de l'occupant.

La perquisition se dĂ©roule en prĂ©sence de l'occupant mais ce dernier peut ĂȘtre absent.

Si l'OPJ arrive à contacter l'occupant absent, il l'invite à désigner un représentant de son choix.

Si l'OPJ ne peut pas joindre l'occupant absent, il choisit lui-mĂȘme 2 tĂ©moins majeurs en dehors des policiers ou gendarmes relevant de son autoritĂ© administrative. Ces personnes peuvent donc ĂȘtre d'autres policiers ou gendarmes.

Ces tĂ©moins peuvent ĂȘtre des voisins, des passants... Ils doivent accepter sous peine d'une amende de 150 €.

Lorsqu'une personne faisant l'objet de la perquisition se trouve gardĂ©e Ă  vue ou dĂ©tenue pour une infraction liĂ©e Ă  la criminalitĂ© organisĂ©e, sa prĂ©sence lors des opĂ©rations peut poser problĂšme. Si son transport sur place paraĂźt devoir ĂȘtre Ă©vitĂ©, le JLD sur demande du procureur de la RĂ©publique doit donner son accord pour que la perquisition se dĂ©roule en son absence. La perquisition se rĂ©alise alors en prĂ©sence de deux tĂ©moins ou d'un reprĂ©sentant de la personne.

  À savoir

lorsque les perquisitions ont pour but de prévenir une atteinte grave à la sécurité des personnes et des biens, la fouille des véhicules et l'inspection visuelle des bagages sont autorisées. Cela concerne les infractions liées au terrorisme, aux stupéfiants, aux armes, aux explosifs ainsi que les vols aggravés ou le recel.

Information judiciaire

L'accord de l'occupant n'est pas exigé. L'OPJ peut employer la force pour rentrer.

Si la perquisition a lieu au domicile de la personne mise en examen par le juge d'instruction, elle doit ĂȘtre prĂ©sente ou dĂ©signer un reprĂ©sentant.

Sinon, l'OPJ désigne 2 témoins.

Si la perquisition a lieu dans un domicile autre que celui de la personne mise en examen, la personne chez laquelle elle s'effectue est invitée à y assister.

Si elle est absente ou refuse, la perquisition se déroule en présence de 2 de ses parents ou alliés présents sur les lieux ou en présence de 2 témoins.

Saisie des preuves

Les preuves saisies sont rassemblĂ©es, listĂ©es et placĂ©es sous scellĂ©s pour ĂȘtre utilisĂ©es dans la procĂ©dure pĂ©nale.

Les donnĂ©es informatiques peuvent ĂȘtre saisies directement Ă  la source (saisie d'un disque dur) ou copiĂ©es sur un support physique (clĂ© USB par exemple).

Il est également possible d'accéder à distance à des données se situant en dehors du lieu de la perquisition à l'aide d'un ordinateur se trouvant sur place. Par exemple, pour consulter des courriers électroniques, un compte client sur un site internet ou des fichiers sur un serveur.

Demande d'annulation des preuves

Si la personne visĂ©e par la perquisition n'a pas fait l'objet de poursuites dans les 6 mois qui ont suivi, elle peut demander son annulation au juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention. La demande doit se faire par Ă©crit au greffe de la juridiction oĂč la perquisition a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e ou devant celle oĂč la procĂ©dure a Ă©tĂ© ouverte, dans un dĂ©lai d'un an.

Les personnes prĂ©sentes peuvent ĂȘtre obligĂ©es de rester sur place le temps de la perquisition si elles sont susceptibles de fournir des renseignements sur les preuves saisies. Elles n'ont pas le droit Ă  l'assistance d'un avocat.

Et mĂȘme si une personne est placĂ©e en garde Ă  vue au dĂ©but ou au cours des opĂ©rations, la perquisition peut se dĂ©rouler sans son avocat.

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